Objectifs :
« La démarche scientifique guide le travail du chercheur. »


« Les scientifiques dévoilent les lois qui régissent l’univers. »


« La science n’a pas de limites. »


« Le chercheur fait des expériences et résout des équations. »


« La science fait progresser l’humanité. »


« On ne peut pas arrêter le progrès scientifique »


« Ce n’est pas la science qui est dangereuse mais l’usage qu’on en fait. »


« La science est le dernier rempart contre l’irrationnel et la montée de l’obscurantisme. »


« Le savant ne doit pas s’occuper de politique. »


« La science repose uniquement sur les faits et les faits ne mentent pas. »


« La science est la recherche de la vérité et la vérité ne saurait être mauvaise. »


« La science n’a pas de patrie. »





Ces quelques citations expriment quelques lieux-communs courants sur la science. Elles mettent en avant la supériorité de la science et de sa méthode sur d’autres modes d’acquisition du savoir ; elles font du terme de science une synonyme du mot « progrès » et véhiculent en arrière-plan quelques idées forces qui ne sont pas anodines d’un point de vue philosophique, sociologique, politique ou économique : neutralité et pureté de la science, déterminisme du développement scientifique, réalisme scientifique, objectivité absolue des résultats scientifiques, autolégitimation de la science d’un point de vue moral, etc.


Comme toutes les idées reçues, ces propositions générales contiennent un fond de vérité – nul ne saurait nier l’étendue des avancées permises par la science depuis la Révolution scientifique – mais elles appellent aussi une lecture plus prudente, et plus critique…


Pour ne prendre qu’un exemple, pourquoi le savant ne devrait-il pas faire de politique ? Les exemples de savants engagés ne manquent pourtant pas (Paul Painlevé, Emile Borel, Frédéric Joliot-Curie, etc.). De plus, organiser un laboratoire, développer un programme de recherche, intervenir en tant qu’expert d’un domaine spécialisé constituent autant d’activités qui participent du politique au sens large. Faut-il alors comprendre que les théories scientifiques ne devraient pas être polluées par les conceptions politiques et / ou idéologiques de leurs auteurs ? Dans ce cas comment expliquer l’émergence de l’eugénisme au XIXè siècle, l’établissement d’une hiérarchie entre les races et entre les hommes et les femmes sur des bases ‘scientifiques’ ou encore la condamnation de la science ‘juive’ par certains scientifiques nazis ?


L’objectif de ce cours est de partir de ces lieux communs pour élaborer une réflexion générale sur les interactions entre science(s), technologie(s) et société(s). S’appuyant sur des exemples historiques, il proposera des éclairages sur les enjeux épistémologiques, sociaux et éthiques du développement scientifique et technologique.

Programme :
Les points abordés dépendront en partie des débats et discussions lors des séances :


- A quoi servent l’histoire et la philosophie des sciences ?


- Qu’est-ce que la science ?


- Qu’est-ce qu’une méthode scientifique ?


- Les enjeux éthiques de la recherche scientifique.


- Science et idéologie, science et politique


- Etudes de cas possibles : les rayons N, la mesure de l’intelligence, l’eugénisme, les fraudes scientifiques, le créationnisme, les relations entre mathématiques et société, histoire du métier d’ingénieur

Pré-requis :
Aucun, si ce n’est un intérêt ou une curiosité pour les questions épistémologiques et l’histoire des sciences.

Equipe pédagogique :
Laurent Rollet (laurent.rollet@univ-lorraine.fr)

Méthode pédagogique :
Cours, travail sur document, discussion générale sous forme de séminaire (à condition de ne pas être trop nombreux).