Objectifs :
Se former à la recherche exige de revenir sur les expériences et les multiples médiations qui constituent "le terrain" en SHS, et tout ce qui s'y déploie. En effet, mener une enquête ne peut plus aujourd’hui se limiter à mettre en œuvre des opérations techniques (délimitation du terrain, programmation des opérations de collecte et de constitution de données, traitements de ces données) dans un cadre qui dépendrait d'une approche théorique définie a priori. Il y a longtemps que dans les disciplines empiriques en sciences sociales et dans des pratiques interdisciplinaires (santé, environnement, culture), d'innombrables textes, revues (dont la revue /Enquête/) et ouvrages, ont mis en avant la nécessité de se défaire des visions purement techniques de l'enquête afin de se donner les moyens de prendre en charge correctement des dimensions pleinement scientifiques de la démarche : qualité du questionnement, réflexivité, responsabilité, capacité à saisir et partager des enjeux de connaissance situés, attention aux pratiques de connaissance, créativité méthodologique, élaboration théorique ancrée dans le terrain, etc. Un courant important de la philosophie de la connaissance et de la philosophie morale a rendu explicites les enjeux d’ouverture et d’éthique dans la construction et le déploiement des pratiques d'enquête. Les experts du GIEC et de l'IPBES ont eux-mêmes rappelé ces exigences, en soulignant la nécessité de reconnaitre la pluralité des modes de production des savoirs pour maintenir les conditions d'un monde habitable. Ce module de formation est dédié aux approches qualitatives. Il propose une réflexion en lien avec une actualité des démarches, questions, méthodes, qui transforment actuellement les conditions de la recherche. Il s'agit d'une nécessaire mise à niveau pour les étudiants qui effectuent une thèse de doctorat, et qui doivent être prêts à intégrer les débats et les approches contemporaines sur les approches qualitatives, au plan international, et à partir d'approches développées sur des terrains précis. Les séances se baseront à la fois sur la lecture de textes essentiels, sur des études de cas précis qui serviront de références et alimenteront échanges d’expériences et discussions.

Programme :
La formation aura lieu au début du printemps (mars-avril). Les dates précises seront discutées avec es inscrits.
2 journées intensives (2 x 6 heures) et lectures préparatoires en amont (4 heures en tout) : 18h

Premier jour 10h-13h. Les dimensions expérientielles de l'enquête, l'intégration croisée des dimensions sensibles et des sensorialités.

Premier jour 14h-17h00. Les distances et les proximités dans l'enquête, les déplacements et les événements choisis ou subis (reconnaissance des précarités et des subalternités, appréciation des enjeux de connaissance, éthiques de relations et réflexivité).

Deuxième jour 10h-13h. La question des "accès" et les enjeux de privatisation ou de mise en commun : terrains ouverts et fermés, principes de restitution, dynamique d'alliances.

Deuxième jour 14h00-17h00. La technicisation des opérations d'enquête, de collecte et de traitement : qui contribue ? Et pour qui ?

Méthode pédagogique :
Présentiel, pédagogie active : lectures, discussions, présentations, débats.

Compétences acquises à l'issue de la formation :
Développer réflexivité, responsabilité et capacité à saisir et partager des enjeux de connaissance situés dans la pratique de la recherche. Développer une attention aux pratiques de connaissance, sa créativité méthodologique. Apprendre à ancrer son élaboration théorique à la croisée de l’académie et du terrain.

La formation participe à l'objectif suivant :être directement utile pour la réalisation des travaux personnels de recherche