Contact : CNAM Doctorat suivi.doctorants@cnam.fr
Catégorie : Mener un projet de recherche
Thématique : Formation à la recherche
Langue de l'intervention : français
Nombre d'heures : 6
Crédits/Points : 0.5
Min participants : 5
Max participants : 60
Nbre d'inscrits : 58
Nombre de places disponibles : 2
Public prioritaire : 1ère année
Formation obligatoire pour les doctorants de première année de l'ED AG
Public concerné : Doctorant(e)s
Proposé par : Ecole doctorale Abbé-Grégoire
| Lieu : Amphi Georges Friedmann - 2 rue Conté Début de la formation : 21 mai 2025 Fin de la formation : 21 mai 2025 Date ouverture des inscriptions : 2 mars 2025 Date fermeture des inscriptions : 15 mai 2025 Modalités d'inscription : S'inscrire depuis votre espace personnel Adum > Formations > Catalogue Objectifs : Aucun travail de recherche ne devrait échapper à une réflexion d’ordre épistémologique. Le travail de thèse n’en est évidemment pas exempt. Tout doctorant, particulièrement en sciences humaines et sociales, a entendu ou entend parler d’épistémologie. Le mot est le plus souvent affublé d’un autre, qui lui fournit son ancrage disciplinaire : épistémologie de l’histoire, de la sociologie, des sciences de la communication, etc.
Le mot est inventé par un philosophe anglais du 19 e siècle, James F. Ferrier, qui considérait qu’il ne peut y avoir de vérité (philosophique) qui ne soit pas raisonnée(1). Alors que la vérité est du ressort de l’ontologie, sa recherche par la raison est l’objet de l’épistémologie. L’épistémologie désigne ainsi le discours (logos) sur la connaissance « vraie » (épistémè)(2). Comme le dit Michel Serres, « de tradition et de vocation, l’épistémologie est le lieu où se débat de la manière la plus particulière et précisée le problème philosophique de la vérité ; le lieu où ce problème est projeté, circonscrit, déterminé, effectué. C’est le support où toute théorie de la connaissance,
quelle qu'elle soit, est obligée d’aller prendre ses valeurs »(3).
La généralisation du mot est plutôt récente : Bertrand Russel l’importa dans son Essai sur les fondements de la géométrie en 1901 et, en France, il apparaît dans le dictionnaire à partir de 1906. Il se superpose dès lors progressivement et cohabite avec une plus vieille tradition : celle de la philosophie des sciences. La raison de cette superposition est la double réalité d’une réflexion générale sur les pratiques ou les concepts par des communautés diverses : des philosophes ou des scientifiques. Ce fait a d’ailleurs permis l’extension de la réflexion proprement épistémologique vers des épistémologies disciplinaires ou régionales. Quoique les ordres de pensée, de pratique et de démonstration soient distincts, voire parfois contradictoires (opposition entre épistémologie et sciences studies, par exemple), un corpus de référence commun existe, dans lesquelles on trouve les travaux et figures de penseurs comme Bachelard, Popper, Kuhn, etc.
Aujourd’hui, la connaissance des concepts et des enjeux épistémologiques de la démarche scientifique, dans quelque domaine qu’il soit, est un point central de l’apprentissage d’une pratique de recherche. À travers l’étude critique des principaux courants épistémologiques
concourant dans les sciences humaines et sociales, ce cours a pour objectif d’ouvrir une réflexion appliquée au travail de thèse.
(1) James F. Ferrier, Institutes of Metaphysic. The Theory of Knowing and Being, Edinburgh, London:
William Blackwood and Sons, 1854.
(2) En complément, Ferrier avait proposé une étude de l’ignorance qu’il avait dénommé « agnoiologie ». Ce mot ne fera pas recette. Mais on retrouve une place importante accordée à l’ignorance dans la pensée de Karl R. Popper (cf. Des sources de la connaissance et de l’ignorance, Paris : Rivages, 1998), ainsi que chez Jean Fourastié (Les conditions de l’esprit scientifique, Paris : Gallimard, 1966).
(3) Michel Serres, La communication, Les Éditions de Minuit, 1968. Programme : Le cours d'épistémologie (formation de niveau 1) se déroulera sur 4 séances :
- Mardi 26 novembre 2024 de 9h00 à 12h00 (en présentiel - Amphi Laussédat);
- Vendredi 7 mars 2025 de 9h00 à 12h00 (en distanciel sur Microsoft Teams);
- Vendredi 4 avril 2025 de 9h00 à 12h00 (en distanciel sur Microsoft Teams)
- Mercredi 21 mai 2025 de 9h00 à 12h00 (en présentiel Amphi Georges Friedmann)
- Mercredi 21 mai 2025 de 14h00 à 17h00 (en présentiel - Amphi Georges Friedmann)
Plan du cours
1- Qu’est-ce que l’épistémologie ?
a. Origine et développements
b. L’épistémologie, pour quoi faire ?
2- Une conception dominante de la science
a. Un objet
b. Une méthode
c. Une relation causale objective, régulière et vérifiable
d. Le refus de la complexité
e. Particularités des sciences sociales
3- Les principaux courants épistémologiques
a. Le « problème » épistémologique
b. Le positivisme et l’empirisme
c. Le réalisme
d. Le constructivisme
e. L’interprétativisme
4- Les voies nouvelles de l’interdisciplinarité
a. La production de la connaissance dans les sociétés
b. Le régime de production techno-scientifique contemporaine
c. La globalisation universitaire contemporaine
d. Penser les disciplines
e. À quoi servent les connaissances « scientifiques » dans les sociétés contemporaines ?
Pré-requis : Bibliographie
• Hervé Barreau, L’épistémologie, PUF, 2008
• Jean-Michel Besnier, Les théories de la connaissance, PUF, 2016
• Wayne Booth & al., The craft of research, Chicago Press, 4th edition, 2016
• Hervé Dumez, Méthodologie de la recherche qualitative. Les questions clés de la démarche compréhensive, Vuibert, 2016
• Yves Gingras, Sociologie des sciences, PUF, 2017
Equipe pédagogique : Philippe DURANCE
Jean-Claude RUANO-BORBALAN
Méthode pédagogique : Modalités d’évaluation :
Un mini-dossier à rendre aux enseignants sur l’une des questions abordées permettant de lier une préoccupation de la thèse avec les questions méthodologique et/ou épistémologique abordées
La formation participe à l'objectif suivant :être directement utile pour la réalisation des travaux personnels de recherche
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